Le doryphore, la terreur des pommes de terre
La terreur de la pomme de terre est de retour
Dans les années 70, ils représentaient le plus grand ennemi des producteurs de pommes de terre. Tous les champs de pommes de terre furent dévorés en peu de temps par les petites larves rouges du doryphore. Ces coléoptères étaient originaires de la région de Mexico où ils vivaient exclusivement sur une plante, le solanum rostratum, étroitement liée au plant de pomme de terre. Du fait du développement accru du transport de fret à partir de la fin du 19e siècle et en provenance d'Amérique du Nord, le doryphore a migré vers l'Europe où il a très vite ravagé tout le continent. Jusqu'à récemment, l'invasion était sous contrôle. Mais force est de constater que les champs de pommes de terre et les jardins sont de plus en plus souvent atteints par ces larves et ces coléoptères voraces. Un retour peu apprécié.
Le cycle de la vie : oeuf - larve- pupe - doryphore
Le doryphore passe l'hiver sous terre à une profondeur de 50 cm. Dès que la température chute en-dessous de -7°C, il gèle pour survivre. Aux premières chaleurs du printemps, les doryphores effectuent leurs mutations et remontent à la surface, après deux semaines, pour y rester jusqu'au milieu du mois d'octobre. Cette première génération de doryphores quitte le nid à partir du mois d'avril et pond ses oeufs durant trois semaines, jusqu'en juin, en petits groupes sous le feuillage des pommes de terre. Dans une année chaude, cela peut se faire plus de trois fois, avec une quantité maximale d'oeufs déposés qui peut atteindre 800 oeufs. Selon la température ambiante, les petits oeufs gris effectuent leur transition entre 5 à 21 jours. A partir de là, les larves commencent à dévorer les feuilles de pommes de terre et prennent progressivement cette teinte rouge. En trois à cinq semaines, la larve mue jusqu'à trois fois. Quand elle a suffisamment mangé, la larve se laisse tomber et se transforme sous terre en doryphore. De toutes les phases qui mènent au doryphore, c'est la larve qui mange le plus de feuillage.
Lutte biologique : trucs et astuces
- Le doryphore est reconnu pour sa forte capacité à développer une résistance aux insecticides. Sur un champ de pommes de terre, cette plaie peut être gardée sous contrôle en réalisant chaque année une rotation des cultures. L'année prochaine, plantez une autre plante que la pomme de terre. Ainsi, quand les larves vont se transformer en pupes, elles vont devoir partir en quête de nourriture. Mais les larves ne sont pas assez mobiles pour y survivre et finiront par mourir.
- Au potager, vous pouvez maîtriser la présence de doryphores en éliminant rapidement les mauvaises herbes présentes. Le placement d'un tunnel en toile plastique peut aider également à lutter contre la propagation du péril sauf si le doryphore qui a passé l'hiver vit dans la terre présente sous la toile.
- Contrôlez à temps vos plantes. Lors de la présence de larves sur les feuilles, vous pouvez les éliminer à la main. De cette façon, les larves et les doryphores tombent au sol et la plupart des larves ne vont pas atteindre la plante. L'inconvénient de cette méthode réside dans le fait que les grandes larves vont ramper dans le sol et se métamorphoser, et les doryphores pourront ensuite revenir sur les plantes. Utilisez dès lors un bac de récolte avec de l'eau pour éviter cela. Encore plus efficace, la compression des larves et des petits oeufs. Cela va ainsi attirer les prédateurs naturels qui vont manger les petits oeufs et les larves du doryphore. Portez toujours des gants lors des opérations d'élimination du doryphore, car aussi bien le coléoptère que la larve sont toxiques.
- N'oubliez pas l'emploi de nématodes et de larves des coccinelles. Ils mangent les larves et les oeufs des doryphores. De cette manière, nous pouvons lutter de façon écologique contre l'invasion de doryphores dans nos cultures.