Bien vivre avec les corvidés au jardin
Les gens ont souvent tendance à apprécier tout ce qui est mignon. Prenez exemple sur la table d'alimentation : les petites mésanges, les rouge-gorges, les moineaux et tous les représentants bien colorés de la famille des fringillidés sont les bienvenus et nous apprécions tous qu'ils viennent en nombre savourer tous les délices mis à leur disposition.
Mais voilà que survient le choucas, et là une pie qui se paie la dernière boule de graisse offerte aux petits oiseaux. Les corvidés sont souvent bannis du jardin, avec en tête des sortes les plus détestées, les choucas des tours, bruyants, arrogants et désagréables. En hiver, ils chassent les petits oiseaux chanteurs et en été, ils pillent leurs nids.
Que devons-nous en penser?
D'abord et avant tout, que ces petits diables intelligents méritent aussi, et naturellement même, quelques petits extras alimentaires durant les froids mois d'hiver. Dès lors, nourrissez-les à différents endroits du jardin et protégez au moins un espace d'alimentation contre les assauts des plus grandes espèces d'oiseaux chanteurs. Car, oui, les corvidés sont aussi des oiseaux chanteurs.
Piquez des boules de graisses dans un silo adapté, qui ne sera utilisable que par les plus petits d'entre eux ou faites usage d'une petite table d'alimentation sur laquelle les grands oiseaux ne pourront pas se poser, ou alors avec difficulté. Nourrissez les oiseaux à différents niveaux : dans les arbres (aux fines tiges et aux branches épaisses), sur le sol et sur la table d'alimentation. Ainsi, il sera plus compliqué pour une espèce de piller l'ensemble de l'offre mise à disposition.
Dans mon jardin, les grandes espèces mangent de concert avec les poules tandis que les plus petits oiseaux dégustent leur nourriture en toute sécurité sur la table d'alimentation. D'autres cherchent refuge dans les lieux de nourrissage disposés chez nous, là où les grands oiseaux (merles, pigeons, corvidés) n'ont pas d'accès.
Choucas des tours (Corvus monedula)
Plus petit que la corneille noire avec une encolure d'un gris éclantant.
Cependant, un peu de concurrence saine et normale ne peut pas faire de mal, elle aide aussi bien les petits oiseaux chanteurs que les grands à rester attentifs. c'est ainsi que vont les choses dans la nature. Il est vrai que les corvidés pillent bien un nid de temps en temps mais ils font aussi en sorte que les merles, par exemple, dissimulent mieux leurs nids dans d'épais buissons. Vous pouvez aussi faire en sorte qu'il existe suffisamment de lieux de nidification sécurisés au jardin pour les plus petits oiseaux chanteurs : des buissons denses, des haies mélangées (haie de charmes, de l'aubépine, du houx, de l'if) et différents nichoirs constituent une solution idéale.
En outre, il a déjà été démontré que la présence de corvidés n'a pas ou très peu d'influence sur la population d'oiseaux. Les petits oiseaux chanteurs constituent seulement une petite partie du menu des corvidés. Ces derniers mangent aussi d'autres choses, comme : des invertébrés, des fruits, des graines, des déchets comestibles mais aussi beaucoup de charognes.
N'oubliez pas en effet que les corvidés effectuent un sacré travail de nettoyage : ce sont littéralement les vautours de nos régions. Ils nous débarrassent de ces nombreux cadavres d'animaux qui traînent le long de nos routes et maintiennent de cette manière, en jouant les charognards, notre écosystème en bonne santé.